
Source : rapports annuels. / Fiche FDJ bourse mise à jour le 06/05/2020
La FDJ, est un champion national. Héritière de la « Loterie nationale française », créée en 1933, elle devient « la Française des jeux » en 1991, puis « FDJ » en 2009. Il s’agit du premier opérateur de jeux d’argent et de hasard en France.
L’introduction de la FDJ en bourse en novembre 2019 a été un franc succès. Il s’agissait de la plus grosse introduction en bourse depuis 2006 et plus de 500.000 français ont souscrit à cette introduction.
2019 en bref
Première activité de FDJ en termes de revenus :
Mises à 8,205 Mds€ (+8 % vs. 2018)
La stratégie du groupe consiste à :
1/ Innover continuellement en créant de nouveaux jeux :
13 jeux lancés / relancés en 2019
2/ Fidéliser les clients en prolongeant l’expérience client sur le net :
~50 % des gagnants au grattage poursuivent le jeu en digital
40 % de ces joueurs créent un compte en ligne
Ex : jeu « quitte ou double » jeu à gratter physique avec une seconde étape digitale
2ème activité du groupe.
Mises à 5,48 Mds€ en 2019 soit +6 % vs. 2018
Croissance des mises Loto et Euromillions amplifiée par des cycles longs exceptionnels (aucun gagnant sur plusieurs tirages)
Innovation :
Succès de la nouvelle version du Loto avec une progression des mises de +10% après lancement
Fidélisation des clients :
Option « second tirage » prise par ~50 % des joueurs
Activité la moins importante en termes de chiffre d’affaires mais qui enregistre la plus forte croissance.
Mises à 3,538 Mds€ (+16 % vs 2018)
Activité dépendante du nombre de grands événements sportifs sur l’année !
Forte progression des sports majeurs autres que le football : tennis, basket, rugby.
2 canaux :
1/ Parions Sport Point de Vente :
2/ Parions Sport En Ligne :
Activités marginales en termes de ventes mais qui témoignent du savoir faire de l’entreprise.
En point de vente | Internet | |
---|---|---|
Loterie | Monopole | Monopole |
Paris sportifs | Monopole | Licence |
L’objectif de la FDJ d’augmenter l’Ebitda de 18 à 20% est selon nous compromis pour 2020 mais en bonne voie pour les années suivantes.
En milliards d’euros
En milliers de points de ventes
En millions d’euros
En millions d’euros
En millions d’euros
En millions d’euros
En millions d’euros
En %
En %
En EUR
La FDJ est une valeur qui présente plusieurs avantages notables. Son business est facile à appréhender et il offre par essence, une prévisibilité relativement importante.
La majorité de ses activités sont protégées par des barrières à l’entrée tout simplement, imperméables puisqu’il s’agit d’un monopole légal.
L’activité paris sportifs en ligne est l’unique exception puisqu’elle fait face à une importante concurrence nationale (Betclic et Winamax) et internationale (Unibet). Face à cette concurrence, la FDJ use intelligemment des effets de synergie en développant notamment ses offres de jeux instantanés et de tirages en ligne et qui sont accessibles aux clients de Parions Sport. Un compte unique FDJ permet à tout client de cumuler l’accès aux paris sportifs et l’accès à une panoplie de jeux largement plus importantes que celles que proposent ses concurrents, condamnés à rester cantonnés dans la seule catégorie des paris sportifs en ligne.
Pour l’ensemble de ces raisons, la FDJ entre d’après nous, dans la catégorie que Warren Buffett aime à appeler : une « action / obligation ». Sa croissance régulière, son risque peu élevé et son importante prévisibilité en termes de génération de cash flows, rappellent les caractéristiques des coupons des obligations.
Malgré la hausse de l’endettement net, le bilan reste relativement solide . La dette financière de 254 M€ (vs 111 M€ au 31 décembre 2018),
se compose d’un emprunt souscrit en 2019 pour l’acquisition du
Groupe Sporting pour un montant de 117,5 M€ et de la dette
souscrite lors de l’acquisition du siège du Groupe.
Par ailleurs, certaines publications sur internet assimilent les projections de réduction du nombre de bureaux tabac, à une future baisse de l’activité de la FDJ. Nous ne sommes pas du tout d’accord avec celles-ci. Comme l’illustre le graphique au début de notre analyse, le profil des distributeurs est très varié. De plus, la FDJ est tout à fait en mesure de s’adapter, si l’hypothèse de baisse significative du nombre de bureaux de tabac venait à se confirmer. L’ouverture par exemple, de corners dans de nouveaux points de vente, constitue une piste tout à fait viable. Le concept a d’ailleurs déjà été testé dans plus de 1.000 points de vente McDonald’s. Le business est en réalité, tellement juteux pour tout intervenant dans la chaine de valeur (l’Etat notamment), que les éventuels nouveaux distributeurs, apparaitront de façon tout à fait naturelle… La FDJ n’aura donc aucune difficulté à poursuivre une diversification efficace de ses canaux de distribution (si elle en a l’envie).
Concernant le risque de voir l’union européenne casser ce monopole, il convient de rappeler qu’il faudra alors dédommager la FDJ pour le manque à gagner.
Au final, le vrai risque pour un investisseur est de sur-évaluer le prix d’acquisition de la FDJ. Avec un free cash-flow de l’ordre de 290 m€ et un taux de croissance perpétuelle à 4%, vous avez des éléments de réponses pour faire tourner une méthode de valorisation par les flux. 😉
L’exercice 2020, comme pour la majorité des entreprises, est à oublier… Le confinement aura très certainement, un impact significatif sur les comptes de cet exercice (même si l’activité en ligne des jeux instantanés et de tirage a démontré une résistance intéressante).
Il s’agit là, d’un évènement ponctuel et exogène qui ne remet aucunement en cause, la qualité du business et ses perspectives à long terme. Au vu de la réaction du cours de bourse jusqu’à ce jour, le marché confirme ce constat en se montrant particulièrement clément vis-à-vis de la situation en demi-teinte de l’exercice 2020.
Le groupe pourrait maintenir une croissance du chiffre d’affaires de l’ordre de 4% par an sur le long terme et une croissance légèrement plus élevée des bénéfices grâce à son modèle asset light.
Le groupe a donc le temps et la marge de manœuvre nécessaire pour relever les challenges à venir sur le long terme. La FDJ devra réussir à dégager une marge assez confortable dans le segment concurrentiel des paris en ligne et poursuivre le développement des activités tirages sur le net (que le confinement aura probablement aidé à démocratiser).
Compte de résultat (M€) | 2016 | 2017 | 2018 | 2019 |
---|---|---|---|---|
Chiffre d'affaire | 1 696 | 1 762 | 1 803 | 1 956 |
Résultat opérationnel | 243 | 258 | 257 | 189 |
Résultat net part du groupe | 176 | 181 | 170 | 133 |
Bilan (M€) | 2016 | 2017 | 2018 | 2019 |
Actifs non courants | 1 158 | 1 252 | 1 277 | 1 568 |
Actifs courants | 854 | 797 | 930 | 1 288 |
Dont trésorerie | 200 | 166 | 167 | 202 |
Fonds propres | 462 | 520 | 564 | 569 |
Passifs non courants | 196 | 188 | 179 | 336 |
Dont dettes fin. À LT | 112 | 104 | 96 | 230 |
Passifs courants | 1 355 | 1 341 | 1 464 | 1 950 |
Dont dettes fin. À CT | 124 | 52 | 42 | 186 |
Total bilan | 2 012 | 2 049 | 2 207 | 2 856 |
BFR | -577 | -658 | -659 | -678 |
Ratios (%) | 2016 | 2017 | 2018 | 2019 |
Variation CA | 4% | 2% | 8% | |
Marge opérationnelle | 14,3% | 14,6% | 14,2% | 9,6% |
Marge nette | 10% | 10% | 9% | 7% |
ROE | 38% | 35% | 30% | 23% |
BFR/CA | -34% | -37% | -37% | -35% |
Payout | 0% | 0% | 0% | 92% |
Rendement dividende (c)/(a) | 2,9% | |||
Ratios d'endettement | 2016 | 2017 | 2018 | 2019 |
Gearing (%) | 8% | -2% | -5% | 38% |
Dettes nettes / EBIT | 0,1 | 0,0 | -0,1 | 1,1 |
Valorisation | 2016 | 2017 | 2018 | 2019 |
Nombre d'actions (en millions) | 200,0 | 200,0 | 200,0 | 191,0 |
(a) Cours (moyenne annuelle en euros) | 22,4 | |||
(1) Capitalisation boursière (en M€) | 4 285 | |||
(2) Dettes financières - trésorerie nette | 36 | -9 | -29 | 214 |
Valeur d'entreprise = (1)+(2) | 36 | -9 | -29 | 4 500 |
Données par action € | 2016 | 2017 | 2018 | 2019 |
Bnpa | 0,9 | 0,9 | 0,9 | 0,7 |
(b) Actif net / Action | 2,3 | 2,6 | 2,8 | 3,0 |
(c)Dividende /action | 0,00 | 0,00 | 0,00 | 0,64 |
Valeur | 2016 | 2017 | 2018 | 2019 |
PER | 0 | 0 | 0 | 32 |
VE/ROC | 0,1 | 23,8 | ||
VE/CA | 0,0 | 0,0 | 0,0 | 2,3 |
P/B (a)/(b) | 0,0 | 0,0 | 0,0 | 7,5 |
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Bonjour,
un point négatif tout de même est l’Etat qui est actionnaire du groupe car il taxe une grosse partie des bénéfices de la FDJ : le chiffre d’affaires augmente d’année en année, mais le résultat net stagne à cause de l’augmentation des taxes annuelles !
Sans compter un payout ratio de près de 80% je crois, c’est vraiment beaucoup et pas terrible donc pour la croissance à long terme.
Sinon top votre site et vos fiches de présentation 🙂
Bonne continuation.
Bonjour Seb et merci ! 🙂
Effectivement l’Etat prélève à plusieurs niveaux; au début avec les prélèvements de 21% sur les mises et à la fin avec l’impôt sur les sociétés. On aurait aimé voir moins de prélèvements mais tout monopole a son prix 🙂
Concernant le pay-out, le management cible 80% du résultat net chaque année. Cela peut paraître beaucoup mais l’entreprise est tellement rentable qu’elle n’a pas besoin réellement de beaucoup de capitaux pour poursuivre ses 4 ou 5% de croissance annuelle.
Cela nous paraît plus sain de redistribuer l’excédent de cash aux actionnaires au lieu de le laisser s’accumuler dans les caisses et le placer aux mieux à 1%. Les actionnaires pourraient le réinvestir ailleurs à un meilleur taux ou bien consommer et tourner la machine économique.
Au plaisir de vous lire
Bonjour,
Il me semblait que les 10% d’actions gratuite étaient prises sur la part de l’etat. Donc pas d’effet dilutif me semble-t-il ?
Bonjour Pat,
Effectivement, il n’y aura pas de création de nouvelles actions (donc ce sera pris forcément sur la part de l’Etat). Merci pour votre commentaire ! Nous avons corrigé ce point.
Excellente semaine à vous
A 22,40 euros, pourquoi pas.
Mais aujourd’hui à 35 euros, je suis vendeur (à découvert) ! :-p
Et vous ?
Hello Franck,
ça fait plaisir de te voir ici 🙂
Si on tient compte des FCF communiqués par l’entreprise 290M€, on aura une quasi obligation à 4% au cours d’aujourd’hui (34,8€) dont le rendement croit de 5%/an au moins (c’est la croissance de la top line sur les 25 dernières années).
Avec un FCF que nous avons normalisé à 219M€ (https://twitter.com/Master_Bourse/status/1289111138991579136?s=20), le rendement tombe à 3,3% auquel il faut lui rajouter la croissance.
C’est un rendement cohérent par rapport à des taux sans risque à zéro. Il est clair que ce n’est pas l’affaire du siècle. De plus, tout monopole a un risque inhérent. Néanmoins, elle a démontré une belle résilience en 2020 + le modèle asset light très séduisant.
Pour répondre à ta question, on n’ira pas jusqu’à la shorter aujourd’hui. Par contre, oui, il y a mieux à faire en ce moment sur les marchés.
On a participé à l’IPO et on garde toujours les 117 actions chacun.
Bonne journée !