Source : rapports annuels. / Fiche FDJ bourse mise à jour le 02/05/2023
La FDJ, est un champion national. Héritière de la « Loterie nationale française », créée en 1933, elle devient « la Française des jeux » en 1991, puis « FDJ » en 2009. Il s’agit du premier opérateur de jeux d’argent et de hasard en France.
L’introduction de la FDJ en bourse en novembre 2019 a été un franc succès. Il s’agissait de la plus grosse introduction en bourse depuis 2006 et plus de 500.000 français ont souscrit à cette introduction.
2022 en bref
Première activité de FDJ en termes de revenus. Elle englobe les jeux de tirage et les jeux instantanés :
CA à 1,9 Mds€, soit +11% de croissance vs. 2021 (16,2 Mds€ de mises)
La stratégie du groupe consiste à :
1/ Innover continuellement en créant de nouveaux jeux :16 jeux en ligne / 12 en point de vente en 2022. Succès de la nouvelle version du Loto.
2/ Fidéliser les clients en prolongeant l’expérience client sur le net :
~50 % des gagnants au grattage poursuivent le jeu en digital
40 % de ces joueurs créent un compte en ligne
Ex : jeu « quitte ou double » jeu à gratter physique avec une seconde étape digitale1.
Option « second tirage » sur le Loto prise par ~50 % des joueurs
=> Croissance des mises Loto et Euromillions amplifiée par des cycles longs exceptionnels (aucun gagnant sur plusieurs tirages)
Mises à 4,4 Mds€ en 2022 (+25 % en 3 ans mais stagnation vs. 2021 malgré la Coupe du monde de Football).
Activité dépendante du nombre de grands événements sportifs sur l’année !
Forte progression des sports majeurs autres que le football : tennis, basket, rugby.
2 canaux :
1/ Parions Sport Point de Vente.
2/ Parions Sport En Ligne : Croissance largement supérieure à celle du marché. Proposition d’une offre de poker en ligne depuis le mois de novembre 2022.
Activités marginales en termes de ventes mais qui témoignent du savoir faire de l’entreprise.
En point de vente | Internet | |
---|---|---|
Loterie | Monopole | Monopole |
Paris sportifs | Monopole | Licence |
Exemple de la génération de l’Ebitda sur l’année de référence 2020.
En milliards d’euros
En milliers de points de ventes
En millions d’euros
En millions d’euros
En millions d’euros
En millions d’euros
En millions d’euros
En %
En %
En EUR
La FDJ est une valeur qui présente plusieurs avantages notables. Son business est facile à appréhender et il offre par essence, une prévisibilité relativement importante.
La majorité de ses activités sont protégées par des barrières à l’entrée tout simplement, imperméables puisqu’il s’agit d’un monopole légal.
L’activité paris sportifs en ligne est l’unique exception puisqu’elle fait face à une importante concurrence nationale (Betclic et Winamax) et internationale (Unibet). Face à cette concurrence, la FDJ use intelligemment des effets de synergie en développant notamment ses offres de jeux instantanés et de tirages en ligne et qui sont accessibles aux clients de Parions Sport. Un compte unique FDJ permet à tout client de cumuler l’accès aux paris sportifs et l’accès à une panoplie de jeux largement plus importantes que celles que proposent ses concurrents, condamnés à rester cantonnés dans la seule catégorie des paris sportifs en ligne.
Pour l’ensemble de ces raisons, la FDJ entre d’après nous, dans la catégorie que Warren Buffett aime à appeler : une « action / obligation ». Sa croissance régulière, son risque peu élevé et son importante prévisibilité en termes de génération de cash flows, rappellent les caractéristiques des coupons des obligations.
Par ailleurs, certaines publications sur internet assimilent les projections de réduction du nombre de bureaux tabac, à une future baisse de l’activité de la FDJ. Nous ne sommes pas du tout d’accord avec celles-ci. Comme l’illustre le graphique au début de notre analyse, le profil des distributeurs est très varié. De plus, la FDJ est tout à fait en mesure de s’adapter, si l’hypothèse de baisse significative du nombre de bureaux de tabac venait à se confirmer. L’ouverture par exemple, de corners dans de nouveaux points de vente, constitue une piste tout à fait viable. Le concept a d’ailleurs déjà été testé dans plus de 1.000 points de vente McDonald’s. Le business est en réalité, tellement juteux pour tout intervenant dans la chaine de valeur (l’Etat notamment), que les éventuels nouveaux distributeurs, apparaitront de façon tout à fait naturelle… La FDJ n’aura donc aucune difficulté à poursuivre une diversification efficace de ses canaux de distribution (si elle en a l’envie).
Un risque pèse néanmoins sur l’entreprise et a beaucoup pénalisé l’évolution de son cours depuis l’été 2021 : dans le cadre de sa privatisation, la FDJ a versé en 2020 une soulte de 380 millions d’euros à l’Etat Français afin de conserver ses droits exclusifs sur la loterie physique et en ligne, ainsi que sur les paris sportifs en point de vente pendant une période de 25 ans. La Commission européenne a ouvert en juillet 2021 une enquête pour savoir si cette mesure ne procurait pas un avantage économique indu à la société. La Commission européenne n’a toujours pas rendu sa décision finale. Un complément de prix pourrait être exigé par rapport aux 380 millions d’euros déjà déboursés.
Sur le long terme, le véritable risque pour un investisseur est de sur-évaluer le prix d’acquisition de la FDJ. Avec un free cash-flow de l’ordre de 290 m€ et un taux de croissance perpétuelle à 4%, vous avez des éléments de réponses pour faire tourner une méthode de valorisation par les flux pour éviter de l’acheter trop chère.
A court/moyen terme, l’inconnue la plus gênante reste cette décision attendue de la Commission européenne qui pourrait pénalisait le cours en cas de mauvaise surprise ou au contraire l’accélérer à la hausse en cas de bonne.
A long terme, le groupe pourrait maintenir une croissance du chiffre d’affaires de l’ordre de 4% par an et une croissance légèrement plus élevée des bénéfices grâce à son modèle asset light.
Le groupe a donc le temps et la marge de manœuvre nécessaire pour relever les challenges à venir sur le long terme. La FDJ devra réussir à dégager une marge assez confortable dans le segment concurrentiel des paris en ligne et poursuivre le développement des activités tirages sur le net (que le confinement du Covid aura finalement aidé à démocratiser).
Compte de résultat (M€) | 2016 | 2017 | 2018 | 2019 |
---|---|---|---|---|
Chiffre d'affaire | 1 696 | 1 762 | 1 803 | 1 956 |
Résultat opérationnel | 243 | 258 | 257 | 189 |
Résultat net part du groupe | 176 | 181 | 170 | 133 |
Bilan (M€) | 2016 | 2017 | 2018 | 2019 |
Actifs non courants | 1 158 | 1 252 | 1 277 | 1 568 |
Actifs courants | 854 | 797 | 930 | 1 288 |
Dont trésorerie | 200 | 166 | 167 | 202 |
Fonds propres | 462 | 520 | 564 | 569 |
Passifs non courants | 196 | 188 | 179 | 336 |
Dont dettes fin. À LT | 112 | 104 | 96 | 230 |
Passifs courants | 1 355 | 1 341 | 1 464 | 1 950 |
Dont dettes fin. À CT | 124 | 52 | 42 | 186 |
Total bilan | 2 012 | 2 049 | 2 207 | 2 856 |
BFR | -577 | -658 | -659 | -678 |
Ratios (%) | 2016 | 2017 | 2018 | 2019 |
Variation CA | 4% | 2% | 8% | |
Marge opérationnelle | 14,3% | 14,6% | 14,2% | 9,6% |
Marge nette | 10% | 10% | 9% | 7% |
ROE | 38% | 35% | 30% | 23% |
BFR/CA | -34% | -37% | -37% | -35% |
Payout | 0% | 0% | 0% | 92% |
Rendement dividende (c)/(a) | 2,9% | |||
Ratios d'endettement | 2016 | 2017 | 2018 | 2019 |
Gearing (%) | 8% | -2% | -5% | 38% |
Dettes nettes / EBIT | 0,1 | 0,0 | -0,1 | 1,1 |
Valorisation | 2016 | 2017 | 2018 | 2019 |
Nombre d'actions (en millions) | 200,0 | 200,0 | 200,0 | 191,0 |
(a) Cours (moyenne annuelle en euros) | 22,4 | |||
(1) Capitalisation boursière (en M€) | 4 285 | |||
(2) Dettes financières - trésorerie nette | 36 | -9 | -29 | 214 |
Valeur d'entreprise = (1)+(2) | 36 | -9 | -29 | 4 500 |
Données par action € | 2016 | 2017 | 2018 | 2019 |
Bnpa | 0,9 | 0,9 | 0,9 | 0,7 |
(b) Actif net / Action | 2,3 | 2,6 | 2,8 | 3,0 |
(c)Dividende /action | 0,00 | 0,00 | 0,00 | 0,64 |
Valeur | 2016 | 2017 | 2018 | 2019 |
PER | 0 | 0 | 0 | 32 |
VE/ROC | 0,1 | 23,8 | ||
VE/CA | 0,0 | 0,0 | 0,0 | 2,3 |
P/B (a)/(b) | 0,0 | 0,0 | 0,0 | 7,5 |
Ce que vous allez apprendre :
Bonjour,
un point négatif tout de même est l’Etat qui est actionnaire du groupe car il taxe une grosse partie des bénéfices de la FDJ : le chiffre d’affaires augmente d’année en année, mais le résultat net stagne à cause de l’augmentation des taxes annuelles !
Sans compter un payout ratio de près de 80% je crois, c’est vraiment beaucoup et pas terrible donc pour la croissance à long terme.
Sinon top votre site et vos fiches de présentation 🙂
Bonne continuation.
Bonjour Seb et merci ! 🙂
Effectivement l’Etat prélève à plusieurs niveaux; au début avec les prélèvements de 21% sur les mises et à la fin avec l’impôt sur les sociétés. On aurait aimé voir moins de prélèvements mais tout monopole a son prix 🙂
Concernant le pay-out, le management cible 80% du résultat net chaque année. Cela peut paraître beaucoup mais l’entreprise est tellement rentable qu’elle n’a pas besoin réellement de beaucoup de capitaux pour poursuivre ses 4 ou 5% de croissance annuelle.
Cela nous paraît plus sain de redistribuer l’excédent de cash aux actionnaires au lieu de le laisser s’accumuler dans les caisses et le placer aux mieux à 1%. Les actionnaires pourraient le réinvestir ailleurs à un meilleur taux ou bien consommer et tourner la machine économique.
Au plaisir de vous lire
Bonjour,
Il me semblait que les 10% d’actions gratuite étaient prises sur la part de l’etat. Donc pas d’effet dilutif me semble-t-il ?
Bonjour Pat,
Effectivement, il n’y aura pas de création de nouvelles actions (donc ce sera pris forcément sur la part de l’Etat). Merci pour votre commentaire ! Nous avons corrigé ce point.
Excellente semaine à vous
A 22,40 euros, pourquoi pas.
Mais aujourd’hui à 35 euros, je suis vendeur (à découvert) ! :-p
Et vous ?
Hello Franck,
ça fait plaisir de te voir ici 🙂
Si on tient compte des FCF communiqués par l’entreprise 290M€, on aura une quasi obligation à 4% au cours d’aujourd’hui (34,8€) dont le rendement croit de 5%/an au moins (c’est la croissance de la top line sur les 25 dernières années).
Avec un FCF que nous avons normalisé à 219M€ (https://twitter.com/Master_Bourse/status/1289111138991579136?s=20), le rendement tombe à 3,3% auquel il faut lui rajouter la croissance.
C’est un rendement cohérent par rapport à des taux sans risque à zéro. Il est clair que ce n’est pas l’affaire du siècle. De plus, tout monopole a un risque inhérent. Néanmoins, elle a démontré une belle résilience en 2020 + le modèle asset light très séduisant.
Pour répondre à ta question, on n’ira pas jusqu’à la shorter aujourd’hui. Par contre, oui, il y a mieux à faire en ce moment sur les marchés.
On a participé à l’IPO et on garde toujours les 117 actions chacun.
Bonne journée !
Bonjour
je suis débutant en bourse et ait acheté au moment de la privatisation une vingtaine de FDJ. Pouvez-vous me dire si la tendance baissière va se maintenir – sachant que le titre était côté très (trop) en début d’année – et qu’il est un peu logique que certains investisseurs aient vendus pour toucher les plu-values. Eventuellement, à quel niveau verriez-vous ce titre en rythme de croisière.
Bravo pour votre site
Bruno