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Le meilleur investisseur particulier

Pour certains d’investisseurs particuliers, faire fortune en bourse est une mission quasiment impossible. Seules certains privilégiés ou professionnels le peuvent. Pourtant, avec le bon processus et beaucoup de bon sens, un investisseur particulier a toutes les chances. Voici un cas concret d’un particulier dont la performance boursière dépasse, et de loin, la très grande majorité des investisseurs professionnels.

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C’est un personnage haut en couleur, dont vous n’avez sans doute jamais entendu parler, mais dont le parcours de vie est pourtant aussi impressionnant qu’inspirant : Herbert Wertheim.

Le magazine Forbes le présente comme étant (tout simplement) :

Le meilleur investisseur particulier que vous ne connaissez sans doute pas.

Herbert Wertheim est américain. Il a aujourd’hui 82 ans et son patrimoine, lui, est estimé à plus de 2,8 Milliards de dollars. Il passe la moitié de l’année sur un luxueux bateau de croisière à parcourir les côtes de la Floride et des Caraïbes. Le reste du temps, il donne des cours, voyage, découvre, fait de l’humanitaire, gère ses dons qu’il axe principalement sur l’éducation… Bref, Herbert profite de la vie! Et cela fait plusieurs années que ça dure…

Comment ce fils de boulanger, immigré juif qui avait fui l’Allemagne Nazie, a pu se constituer une fortune aussi importante ?

Herbert Wertheim doit sa fortune à son éducation. C’est pourquoi il s’est engagé à donner au moins la moitié de sa fortune, à l’éducation publique – système dont il est le pur produit. Il n’était pourtant pas un élève brillant… Il faut dire que le père violent qu’il devait subir tous les soirs ne l’aidait pas dans son processus d’apprentissage. Par une décision de justice salvatrice, il parvint à fuir l’enfer de son domicile et s’est engagé auprès de la U.S. Navy.

C’est au sein de la Marine qu’il se découvrit un talent dans les domaines de la mécanique et de l’organisation. Il parvint par la suite à suivre des études dans ces domaines et finit par devenir ingénieur. Il était passionné par la physique et voulait devenir inventeur. Mais il se découvrit surtout, une seconde passion : l’investissement en bourse !

Herbert Wertheim acheta sa première action à l’âge de 18 ans. Il ne savait pas à l’époque que ce serait la bourse qui le propulserait au rang de milliardaire quelques dizaines d’années plus tard. Ce qu’il savait en revanche, c’est qu’il voulait trouver le moyen de gagner de l’argent tout en libérant ce qu’il considère être l’actif le plus précieux : le temps.

Il comprit donc que la bourse était le meilleur moyen de gagner du temps, tout en gagnant de l’argent !

Il se mit ainsi à investir tout ce qu’il pouvait épargner « Vous prenez ce que vous gagnez à la sueur de votre front, puis vous en prenez un pourcentage et vous l’investissez dans le travail des autres ». C’était là sa nouvelle devise !

En parallèle, sa fibre entrepreneuriale et son faible pour les inventions ont fini par payer. Il parvint à concocter l’un des premiers neutralisants au monde, un produit chimique qui restaure les lentilles à leur état clair d’origine. La société qu’il créa pour la commercialiser cette invention lui permit de générer assez de cash pour alimenter sa vraie passion : l’investissement en bourse. Car sa fortune colossale n’est pas venue de cet éclair de génie entrepreneurial, mais bien d’une vie d’investissement prudent basé sur l’achat de la qualité et de sa conservation.

Quelle a été la méthodologie de cet investisseur particulier ?

C’est de Warren Buffett et de Peter Lynch qu’Herbert Wertheim s’est principalement inspiré. Sa stratégie est en réalité fort simple :

1- Sélectionner les actions des entreprises dont il comprenait l’activité :

comme Peter Lynch, Herbert Wertheim faisait fonctionner son bon sens en investissant uniquement dans les entreprises qu’il comprenait. Sa formation d’ingénieur l’aida à comprendre le potentiel de certaines entreprises intervenant dans l’aéronautique ou encore dans l’industrie de l’informatique ;

2 – Acheter les actions des entreprises qui disposent d’avantages concurrentiels durables :

ses connaissances dans l’ingénierie lui ont permis d’identifier des entreprises qui disposent de brevets solides et durables (il investit notamment dans IBM, 3M ou encore Intel).

3 – Acheter les actions des entreprises gérées par un management compétent :

c’est en rencontrant et en discutant avec Larry Mendelson qu’il comprit qu’il devrait investir dans l’entreprise dont ce dernier était devenu le PDG : HEICO. La société était à l’époque (dans les années 1980) un petit fabricant de pièces détachées pour l’aéronautique dont personne ne voulait… Aujourd’hui, sa capitalisation boursière dépasse les 19 Mrds de dollars. Les 5 millions de dollars qu’avait investi Wertheim dans Larry Mendelson (car oui, il avait investi dans l’homme plus que dans la société qu’il gérait) valent aujourd’hui plus de 800 millions de dollars…

4 – En racheter si les cours de ces entreprises baissent injustement :

comme Warren Buffett, Wertheim croit fermement qu’il faut doubler sa position lorsque le cours de ses choix à forte conviction, baisse de manière inexpliquée. « Si vous faites confiance à la propriété intellectuelle d’une entreprise, cela n’a pas trop d’importance si le marché va un peu à contrecourant car le produit, lui, a une valeur durable ».

5 – Ne jamais les vendre !

Oui, Herbert Wertheim fait partie de cette classe d’investisseurs-collectionneurs ! Pour lui, si la thèse d’investissement n’a pas changé, il n’y a absolument aucune raison de vendre une action ! Il participa à l’introduction en bourse de Microsoft et n’a jamais vendu ses actions jusqu’à aujourd’hui. Il investit également dans Apple et n’a jamais vendu une action (sa position vaut aujourd’hui 195 millions de dollars). Même schéma pour GE, Bank of America, etc.

Depuis qu’il comprit la PUISSANCE des intérêts composés, Herbert Wertheim parvint à gagner assez d’argent pour ne plus avoir à travailler. Il parvint ainsi à libérer son temps (son actif le plus précieux) qu’il passait à faire « grandir son capital intellectuel » en se gavant de lectures, à gérer ses donations et ses activités humanitaires et surtout, à profiter de la vie…

Sa stratégie de buy-and-hold lui permettait d’engranger des centaines de millions de dollars à travers les décennies. Il perdit certes quelques dizaines de millions ici et là, notamment en 1982 lorsque le Président de la Réserve Fédérale, Paul Volcker, décida de relever le taux directeur de 12 % à 20 %, ce qui provoqua une chute spectaculaire des marchés de plus de 20 %…
Il perdit également de l’argent dans certains investissements ratés comme Blackberry dans laquelle Wertheim croyait pourtant fermement…

Mais au final, sur le long termeles gains qu’apporte une telle stratégie sont si puissants, qu’ils résistent aux pertes liées à des nouvelles donnes conjoncturelles ou tout simplement, à certaines erreurs d’appréciation.

Nul n’est parfait. Et c’est bien là la beauté du jeu de l’investissement en bourse. Vous n’aurez pas à avoir systématiquement raison. Il faut simplement avoir plus de bonnes idées que de mauvaises et la magie des intérêts composés (force la plus puissante de l’univers selon Albert Einstein), fera le reste.  


Si vous êtes à l’aise en anglais et que vous souhaitez connaitre un peu plus ce personnage hors norme, voici l’article Forbes qui le présente.

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