Les 4 grandes stratégies d’investissement en bourse
- Par : L'équipe MasterBourse
Dans cet article, nous vous présentons un panorama des principales stratégies d’investissement en bourse. Il en existe une multitude. Autant de stratégies d’investissement que de personnalités à vrai dire ! Mais la majorité d’entre elles restent des dérivées de 4 grands styles…
Pour nous, il existe 4 grandes stratégies d’investissement en bourse :
1 – La stratégie d’investissement en bourse axée sur les déséquilibres Prix vs. Valeur : le Value investing (ou L’investissement dans la valeur).
2 – La stratégie d’investissement en bourse axée sur le potentiel de croissance de l’entreprise : Le Growth investing (ou L’investissement dans la croissance).
3 – La stratégie d’investissement en bourse axée sur la qualité de l’entreprise : Le Quality investing (ou L’investissement dans la qualité).
4 – La stratégie d’investissement en bourse axée sur l’émergence d’opportunités : l’Opportunistic Investing (ou L’investissement opportuniste).
Dans laquelle de ces stratégies d’investissement en bourse allez-vous vous reconnaitre le plus ?
1 – La stratégie d’investissement en bourse axée sur les déséquilibres Prix vs. Valeur :
Le value investing ou investissement dans la valeur est la première stratégie d’investissement en bourse de cette liste. Nous avons choisi d’illustrer cette stratégie par des mégots de cigares. C’est d’abord un hommage à Benjamin Graham père du value investing et grand amateur de cigares. Ensuite, le nom « mégot de cigare » est, depuis Graham, attribué à cette stratégie qui s’intéresse aux entreprises dont personne ne veut mais qui ont pourtant encore quelques « bouffées » intéressantes à vous donner…
L’investissement dans la valeur se structure autour de 2 grands principes :
i) toute action a une valeur économique réelle qu’on appelle la valeur intrinsèque ;
ii) le marché ne fixe pas systématiquement un prix équivalent à cette valeur.
Les investisseurs dans la valeur sont donc en constante recherche d’actions qui présentent un écart significativement élevé entre leur valeur intrinsèque et leur cours. Plus cet écart est important, plus « la marge de sécurité » est importante, et plus l’investissement est considéré comme étant intéressant. Les investisseurs « value » considèrent que le principal risque qui guette un investisseur est d’acheter une action trop chère. C’est donc une stratégie très axée sur le prix.
L’investissement dans la valeur est une stratégie qui exige donc des compétences financières relativement solides. Il faut être capable d’estimer la valeur intrinsèque d’une entreprise de manière efficace. Assez efficace en tout cas, pour pouvoir affirmer avec un niveau de certitude assez élevé que le marché se trompe et qu’un retour du cours au niveau de cette valeur est hautement probable. En plus des compétences financières, cette stratégie exige aussi un tempérament contrariant. Il faut être prêt à aller à contre sens de la foule… Elle exige également de la patience car lorsque le cours d’une action s’éloigne considérablement de sa valeur intrinsèque, il faut parfois BEAUCOUP de temps pour que le cours recolle à cette dernière.
Le principal objectif est donc de trouver des écarts de valeur vs. prix :
Si le cours <<< valeur intrinsèque : on achète
Et lorsque le cours > valeur intrinsèque : on vend.
Le principal risque qui guette les investisseurs dans la valeur ? Les value traps ! Nous avions consacré une Newsletter à ce sujet. Si vous l’aviez raté, voici un article qui reprend ses principales idées : Les Value traps en bourse
2 – La stratégie d’investissement en bourse axée sur le potentiel de croissance de l’entreprise :
Le Growth investing (ou investissement dans la croissance) est la seconde stratégie d’investissement en bourse que nous vous présentons. Celle-ci est très largement portée sur l’avenir. Son objectif principal est de dénicher les futures stars de la cote. Si on parvient à le faire assez tôt, on est capable de générer des multiples de performances extrêmement élevés (10 ou 100 fois la mise initiale, parfois même plus…c’est ce qu’on appelle un « multibagger »). L’investissement dans la croissance ne s’intéresse pas seulement aux jeunes pousses. Certaines sociétés peuvent présenter un profil relativement mature tout en embarquant un potentiel de croissance encore important. Sur ce type de valeur, un investisseur dans la croissance n’ira pas forcément chercher un multiple de x100, mais plutôt de x2 à x5.
L’investissement dans la croissance est une véritable aventure sinueuse. Ce sont souvent des montagnes russes et il faut avoir le cœur bien accroché… Les actions sont généralement relativement chères et leur volatilité est particulièrement accrue. Il faut dire que les scénarios et issues possibles sont aussi nombreuses que variées. La sensibilité aux variations des taux sans risques est également particulièrement élevée.
L’avenir étant par définition incertain, un investisseur dans la croissance ne peut mettre tous ces œufs dans le même panier. Il est contraint de diversifier autant que possible. Le raisonnement est simple : sur une dizaine de jeunes pousses, si seulement une ou deux arrivent à émerger et à croitre comme prévu en réalisant des multiples supérieurs à 10x, alors l’investisseur dans la croissance aura déjà gagné. Et ce même si toutes les autres disparaissent.
Il est donc nécessaire d’être extrêmement patient, d’avoir des talents en matière de diversification et surtout, d’avoir du flair sur la capacité d’une entreprise ou d’un marché à se développer et à croitre.
Si vous voulez en savoir plus sur ces multibaggers voici le lien vers article extrêmement intéressant rédigé par notre ami Tommy Douziech : Multibaggers : la stratégie des gagnants
3 – La stratégie d’investissement en bourse axée sur la qualité de l’entreprise :
Le quality investing (ou l’investissement dans la qualité) est le troisième type de grande stratégie d’investissement en bourse. Il est réservé aux puristes et aux passionnés des « belles choses ». Les investisseurs qui adoptent cette stratégie sont des collectionneurs. Une décision d’achat est pour eux un engagement extrêmement sérieux. Car quand ils achètent, c’est souvent pour la vie. Ou en tout cas, c’est ainsi qu’ils le conçoivent. Les investisseurs dans la qualité collectionnent les business « chefs d’œuvre » et ne les vendent jamais. Leur objectif est de faire prospérer au maximum leurs investissements et de maximiser l’effet des intérêts composés. Rares sont les investisseurs qui adoptent correctement cette stratégie et qui ne finissent pas millionnaires au bout de deux à trois décennies. C’est, en réalité, la stratégie d’investissement la plus simple à mettre en œuvre, la moins chronophage, la moins énergivore et la moins stressante. Mais elle exige une maitrise de soi assez rare. Le Buy and hold n’est pas fait pour tout le monde. La facilité d’exécution des ordres offerte par internet et la multiplication des structures incitatives nous poussent à multiplier les allers-retours. Très difficile d’y résister… Mais les investisseurs dans la qualité, eux, ne bougent quasiment pas.
Le risque lié à ce type de stratégie est d’abord et avant tout le risque d’erreur. Lorsqu’on passe énormément de temps à analyser une entreprise pour juger de sa qualité réelle, on ne peut avoir in fine un portefeuille raisonnablement diversifié. C’est pourquoi les investisseurs dans la qualité ont souvent des portefeuilles particulièrement concentrés. Le risque d’erreur peut donc couter très cher. L’autre risque de ce type de stratégie, c’est de tomber amoureux d’une entreprise. Lorsqu’on est amoureux, on n’est plus du tout lucide. On peut omettre de voir un changement fondamental, rester sur la ligne et se prendre intégralement sa descente aux enfers.
Si vous vous reconnaissez dans ce type de stratégie d’investissement, voici le lien vers un blog américain puriste de la qualité. Si vous êtes à l’aise en anglais, ses publications pourraient vous intéresser :
4 – La stratégie d’investissement en bourse axée sur l’émergence d’opportunités :
Nous appelons cette stratégie : opportunistic investing (ou l’investissement opportuniste). C’est la 4ème et dernière stratégie d’investissement en bourse. Elle englobe toutes les stratégies d’investissement express, basées sur un évènement particulier en cours de réalisation ou à venir. Cet évènement peut être lié :
i) au cours et à son évolution (configuration graphique) ;
ii) à l’entreprise et son actualité ;
iii) à l’environnement macro et son évolution.
Il existe certains évènements qui peuvent parfois conduire à la forte accélération de la montée du cours sur une période relativement courte. Un investisseur qui adopte une stratégie opportuniste va constamment rechercher ce genre de configuration. Il va rechercher les évènements susceptibles de provoquer ce genre de phénomène. On appelle ce genre d’évènement : un catalyseur. Ils peuvent prendre la forme :
- D’un évènement spécifique (restructurations, annonce d’un résultat exceptionnel ou largement plus élevé qu’attendu, changement organisationnel, entrée sur de nouveaux marché, entrée dans le capital d’un nouvel actionnaire stratégique etc.)
- D’un évènement exogène (changement législatif, fiscal, mutations technologiques, accélération de la croissance, etc.).
- D’un évènement inconnu mais qui se traduit par une configuration graphique prouvant la présence d’un changement de perception par le marché.
Un bon investisseur opportuniste doit être capable d’identifier les opportunités en termes de potentiel lorsqu’elles se présentent et de différencier un vrai catalyseur d’un coup d’épée dans l’eau…
Des 4 stratégies présentées ci-dessous, il s’agit sans nul doute de la stratégie la plus dangereuse et la plus difficile à mettre en œuvre. Elle demande une clairvoyance assez unique pour pouvoir mesurer tous les risques de l’équation tout en les rapportant aux gains et à leur probabilité de réalisation. Ce type de stratégie suppose donc une expérience solide, des connaissances poussées, un caractère particulier, un suivi quasi quotidien et des compétences non négligeables en matière d’analyse technique.
Un investisseur opportuniste est un chasseur. Un sniper qui fait des coups, puis sait attendre patiemment sa prochaine proie.
Points communs et différences entre ces styles d’investissement ?
– Les 3 premières stratégies sont axées sur le long terme. La dernière, elle, est exclusivement dédiée au court/moyen terme.
– Les investisseurs qui adoptent l’une des 3 premières stratégies ont tous l’impression d’acheter un billet d’un euro à quelques dizaines de centimes… Mais les raisons sont différentes :
- Un investisseur « Value » s’appuie sur les actifs tangibles de l’entreprise, sur son passé et sa capacité bénéficiaire réelle. Il part du principe que l’avenir est incertain et a donc besoin de preuves concrètes pour justifier une différence significative entre le cours et la valeur intrinsèque d’une entreprise.
- Un investisseur « Growth » investit lui dans la croissance future. Il pense que même si l’entreprise peut paraitre chère à un instant T, son potentiel de croissance est si grand que la question du prix devient secondaire. Les bénéfices vont tellement croitre à l’avenir que le cours finira par progresser lui aussi.
- Un investisseur « Quality » recherche lui des entreprises avec des avantages concurrentiels forts et durables. Des entreprises déjà bien établies, bien rentables et qui croient à un rythme raisonnable. Son crédo : la durabilité. Et avec le temps, le marché ne fera que « récompenser » de mieux en mieux cette durabilité.
Quelle stratégie privilégions-nous chez MasterBourse ?
Nous ne sommes des puristes d’aucune de ces stratégies. Nous nous situons à la fois partout et nulle part.
Nous essayons d’utiliser ces stratégies de deux manières :
1 – Nous les utilisons comme outils d’évaluation
En analysant une entreprise, on évalue sa qualité, son prix par rapport à sa valeur intrinsèque, son momentum et son potentiel de croissance. C’est sur la base de ce type d’analyse que nait finalement, une thèse d’investissement. Elle se construit généralement autour d’une stratégie prédominante.
2 – Nous les utilisons comme outils de diversification
une fois l’analyse terminée, on sait sur quel thème s’appuie notre thèse d’investissement. Et en fonction de ce thème (quality, value, growth, opportunity, …), on essaie de répartir de manière raisonnable ces différentes thèses dans notre portefeuille. Nos portefeuilles sont donc composés de certains titres « value » dans lesquels nous préjugeons d’un retour à la juste valeur, de certaines jeunes pousses growth dans lesquelles nous croyons, de certains arbitrages express basés sur le momentum ou encore, de certaines « pépites » de haut niveau que nous conservons des années durant. Nous ajustons ensuite cette répartition en fonction des opportunités que l’on rencontre et de la configuration du marché.
=> Au final, vous pouvez adopter des stratégies hybrides parmi les 4 grandes stratégies évoquées plus haut, mais vous pouvez aussi choisir de devenir un puriste de l’une de ces stratégies. L’idée est que chacun choisisse ce qui lui convient le mieux par rapport à ses compétences et sa personnalité. C’est là notre seul véritable conseil !
« Il faut être conscient de ses propres limites et de ses propres préférences. Il ne sert à rien de suivre une stratégie qui ne convient pas à sa personnalité. » Howard Marks
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